Cette semaine, on fait dans l'insolite ! Des expériences de physique qui ont de la gueule mais qui font pschitt, des laçages qui parlent, des babouins qui aiguillent les trains, des faucons pris pour des aigles et des aigles qui transmettent des messages spirituels en plein match de foot. Enjoy !
1 | Nos débunks :
👨🏽🔬 Des expériences de physique qui font pschitt
🐒 L’aiguilleur de train était un babouin
🦅 La charge spirituelle de l’aigle se posant sur un autochtone
👞Ils savaient lire dans les lacets…
🪶 L'aigle - enfin, le faux(con) - de l'Himalaya
2 | La boite à outils :
Apprenez à pré-bunker avec les chercheurs de Cambridge, la BBC et Google.
3 | Le mème
Physique : l’étude de l’univers
La physique est une branche de la science qui traite des principes fondamentaux régissant le monde naturel. Il explore la nature et les propriétés de la matière, de l’énergie, de l’espace et du temps. Des plus petites particules subatomiques à l’immensité des galaxies, la physique nous aide à comprendre le comportement de l’univers. C’est l’une des plus anciennes disciplines académiques, dont les racines remontent à d’anciennes civilisations comme la Grèce et l’Inde. Au fil du temps, la physique a évolué grâce aux contributions de scientifiques tels qu’Isaac Newton, Albert Einstein, Marie Curie et Stephen Hawking.
L’un des objectifs centraux de la physique est de découvrir des lois universelles qui expliquent comment les objets se déplacent et interagissent. La physique classique, développée au XVIIe siècle, comprend les lois du mouvement de Newton et la loi de la gravité. Plus tard, la physique moderne a émergé, introduisant des concepts révolutionnaires tels que la mécanique quantique et la relativité, qui expliquent des phénomènes que les théories classiques ne pouvaient pas expliquer.
La physique est profondément liée aux mathématiques et s’appuie fortement sur des formules et des équations pour décrire le comportement des systèmes physiques. Il a plusieurs sous-domaines, notamment la mécanique, la thermodynamique, l’électromagnétisme, l’optique et la physique nucléaire. Chaque sous-domaine donne un aperçu d’aspects spécifiques du monde physique.
Les applications de la physique sont vastes et ont un impact sur presque tous les aspects de notre vie. Il joue un rôle crucial dans le développement technologique, l’imagerie médicale (comme les rayons X et l’IRM), la production d’énergie, l’exploration spatiale et même les systèmes de communication. Comprendre la physique nous aide non seulement à résoudre des problèmes pratiques, mais aussi à approfondir notre curiosité et notre appréciation de l’univers.
En conclusion, la physique est une science puissante et essentielle qui explique le fonctionnement fondamental du cosmos. Qu’il s’agisse de comprendre pourquoi le ciel est bleu ou comment les trous noirs se forment, la physique offre les outils nécessaires pour explorer, expliquer et exploiter les lois de la nature.
❌ Globalement n’importe quoi
En électricité, en circuit ouvert, en général, il se passe… rien. Les 2 expériences avec les piles autour du verre et celle avec les 4 fourchettes sont juste des vidéos diffusées à l’envers.
https://www.dailymotion.com/video/x9deih2
https://www.youtube.com/watch?v=nGZf-4nrEw8
3 vidéos semblent possibles (la boule en métal, le verre avec 3 liquides de couleur et le verre qui brûle), avec des précisions.
Pour la boule en métal qui passe dans l’anneau, il faut beaucoup chauffer la boule, puis la plonger dans de l’eau glacée pour maximiser la rétractation (cours de physique de 5eme). Ça marche mais il faut un différentiel de plusieurs dizaines de degrés.
https://studylibfr.com/doc/10066622/le%C3%A7on-11
https://youtu.be/CSzDJ_uYrvU?si=_KdgOt672MGs_8wn
Pour le verre avec les 3 liquides, il suffit de mélanger des liquides non miscibles 2 à 2 (eau et huile, eau et acétone) et d’y introduire des objets de densité variable. Ça sert d’illustration aux élèves de primaire en général.
https://fr.scienceaq.com/Chemistry/100116686.html
Pour le verre qui brûle, ça marche aussi avec un verre en carton.
https://youtu.be/1jLCxsbL5tM?feature=shared
Bref, on est plus proche de l'Ig-Nobel que du Nobel.
Dans les années 1880, un babouin chacma nommé Jack est entré dans l'histoire - non pas pour ses méfaits, mais pour avoir travaillé comme signaleur ferroviaire en Afrique du Sud. Et oui, il était payé en argent et en bière.
Jack appartenait à James « Jumper » Wide, un signaleur ferroviaire qui a perdu ses deux jambes dans un accident de chemin de fer. Pour l'aider à se déplacer et à faire son travail, James a accueilli Jack en 1881 et lui a appris à pousser son fauteuil roulant. Mais Jack a rapidement prouvé qu’il pouvait faire bien plus.
Bientôt, Jack ouvrait les portes, récupérait les clés, aidait au jardinage et, plus étonnant encore, actionnait les signaux ferroviaires. James a appris à Jack à reconnaître quel levier contrôlait quelle piste. Au début, Jack a suivi les signaux de James pour tirer le bon levier. Mais bientôt, il n'a plus eu besoin d'indices : il a appris à le faire tout seul.
Au cours de toutes ses années de travail à la gare d'Uitenhage, Jack n'a jamais commis une seule erreur. Il a travaillé fidèlement sous la direction de James et est devenu une légende locale. Ce qui a commencé comme une solution pratique est devenu l’un des exemples les plus touchants de travail d’équipe entre humains et animaux de l’histoire.
✅ C’est vrai mais un peu romancé.
La photo ici a été colorisée, mais vous pouvez voir la version originale jaunie ainsi que d’autres en noir et blanc de ce duo insolite ici :
https://cvc.li/MUNVc
James Edwin Wide, surnommé "Jumper", était un britannique devenu garde ferroviaire à Uitenhage, en Afrique du Sud. Il perdit ses 2 jambes en sautant entre des wagons en marche.
https://cvc.li/zNqdz
Pour continuer à travailler, il acheta en 1881 un babouin nommé Jack, qui poussait alors des charrettes et était « payé » en cognac.
https://cvc.li/lEste
James entraîna Jack à faire de simples travaux. Mais le singe apprit vite et surtout à associer les signaux sonores des trains aux bons leviers.
Des passagers se plaignirent, mais Jack passa un test avec succès. Il fut alors embauché officiellement, payé 20cts/jour, plus bière et snacks le samedi.
https://cvc.li/SBpgL
Jack travailla 9 ans pour eux et attira beaucoup de passagers pour le voir à l'action.
https://cvc.li/qlnPn
Son crâne est exposé au Albany Museum.
Une autrice et éthologiste, KT Johnston, lui a même consacré un livre jeunesse après diverses recherches provenant entre autre du musée de la gare de Uitenhage.
https://cvc.li/UdMJE
https://cvc.li/nwKJI
https://cvc.li/afdZU
Lors d’un match de football universitaire aux États-Unis, un événement inattendu a captivé le public : un pygargue à tête blanche, censé effectuer un vol traditionnel avant le coup d’envoi, a quitté sa trajectoire habituelle. Au lieu de rejoindre son dresseur, l’aigle a survolé les tribunes et s’est posé doucement… sur le bras d’un spectateur amérindien, apparemment le seul présent dans le stade parmi des dizaines de milliers de personnes.
La scène a été filmée en direct. L’aigle est resté quelques instants avant de s’envoler, sous les yeux ébahis du public qui a ensuite applaudi avec ferveur. Ce moment inattendu a été perçu par beaucoup comme un signe puissant, presque sacré. En effet, dans la culture amérindienne, le pygargue est un animal hautement symbolique, considéré comme un messager spirituel, porteur de force, de courage et de lien avec le divin.
La précision de cet atterrissage, sur l’unique personne autochtone dans la foule, a frappé les esprits. Certains y ont vu un signe spirituel ou un rappel de la présence autochtone souvent marginalisée. D'autres ont souligné la forte charge symbolique du geste, impossible à planifier, mais difficile à ignorer.
Des questions ont émergé : était-ce un coup monté ? L’aigle était-il entraîné pour cela ? Rien n’a été annoncé par les organisateurs, et aucun détail n’a été communiqué par les autorités du stade. La spontanéité apparente de l’événement et sa signification culturelle ont renforcé l’émotion du moment.
❌ Fallacieux
Encore une tentative d’interprétation tirée par les cheveux pour faire coller un narratif — qui, au passage, a une connotation raciste.
Et si on resituait le contexte ?
L’incident en question a eu lieu en 2018, lors du match du Goodyear Cotton Bowl Classic :
https://cvc.li/IuHnm
Le pygargue à tête blanche. s'est posé sur 2 personnes !
Il devait voler jusqu’à son fauconnier... mais s’est posé sur deux spectateurs. Le premier en maillor vert, n’était pas amérindien, juste un fan de l'équipe de Notre Dame. L’oiseau s’est simplement trompé de cible :
https://cvc.li/VqWlQ
Puis, le rapace a redécollé :
https://cvc.li/KUybO
Ensuite un certain Tuyen Nguyen, en sweat gris, a eu le réflexe de tendre son bras — comme le ferait un soigneur habitué aux rapaces — et l’oiseau s’est posé sur lui.
https://cvc.li/MCIle
https://cvc.li/lRONA
Et Nguyen est de descendance vietnamienne !
https://cvc.li/yXqxx
L'origine de cette personne a déjà été débunké par d'autres articles de débunk, d'ailleurs :
https://cvc.li/cGOLy
Donc on confond des personnes aux cheveux noirs et aux yeux en amande, juste parce qu’elles “semblent” appartenir à la même ethnie ?
On est en 2025, mais visiblement, certains stéréotypes ont encore la peau dure..
Durant la guerre froide, un manuel de formation de la CIA enseignait aux agents l'utilisation de nombreuses astuces de communication, notamment le laçage de lacets pour communiquer en code. Il existait des modèles de lacets pour « J'ai des informations » et « Suivez-moi ».
✅ C’est vrai
Parmi les solutions ingénieuses développées par la CIA figurait l’utilisation des lacets de chaussures comme code discret. Puisqu’il n’existe que trois façons standard de lacer ses chaussures, toute variation pouvait servir de signal visuel entre agents initiés.
Le Cold War Spy Pocket Manual et le CIA Manual of Trickery and Deception (désormais déclassifiés) décrivent plusieurs motifs de laçage.
Ils pouvaient être utilisés pour transmettre un message ex. (dans l’ordre de l’image) :
– « J’ai des informations »
– « Je suivrai tes instructions »
– « Je ne suis pas seul »
Leur signification dépendait entièrement d’un accord préalable entre les agents.
https://cvc.li/sSwil
https://cvc.li/rRxLz
Cependant, nous n’avons trouvé aucune preuve que ce système ait réellement été utilisé sur le terrain.
Chose étrange, la chaussure de gauche ne comporte que 3 œillets, alors que le code présenté en nécessite 5. Cela nous rend sceptiques quant à la validité pratique de ce code.
D’ailleurs, de la bouche du directeur de la CIA de l’époque qui a préfacé ce manuel, John McLaughlin dit à propos des techniques de dopage des boissons décrites dans ce livre qu’elles « n'ont en réalité jamais été utilisées ».
https://cvc.li/uMJJk
L'aigle de l'Himalaya est le pilote le plus dangereux et le plus habile de la planète. C'est le seul oiseau capable de voler à une altitude de 11 300 mètres. Et comme il a une vision incroyable, il peut voir sa cible jusqu’à 6 kilomètres de distance. L'oiseau a de faux yeux sur son corps, ce qui le fait paraître plus grand et plus effrayant.
❌ Complètement faux
Alors déjà, la photo montre un vautour fauve de l’Himalaya, pas un aigle !
Et tant qu’à faire, un petit crédit au photographe, Husein Latif, n’aurait pas été du luxe — surtout quand on recadre la photo pile pour faire disparaître sa signature… https://in.pinterest.com/pin/1095359940589113770/
Sans surprise, le reste du texte est du pur bullshit :
Ce vautour vole jusqu’à 6000 mètres d’altitude, pas 11 300. https://www.vautours.info/articles/especes-vautour-himalaya.htm
Il peut repérer un objet de 30 cm depuis 3650 m, pas 6 km. https://professionnels.ofb.fr/fr/doc-fiches-especes/vautour-fauve-gyps-fulvus
Et l’histoire des "yeux dans les ailes", c’est juste de la paréidolie (coucou notre cerveau qui adore voir des visages partout).
Alors plutôt que de balancer des anecdotes bidons copiées-collées des réseaux pour gratter des likes, si on essayait de partager des infos vraies ?
C’est pas moins fascinant — et vos lecteurs apprendront vraiment quelque chose.
Le pré-bunking permet d'anticiper les manipulations en ligne, en fournissant des outils pour décoder les fake news avant que les individus n’y soient confrontés. En avertissant les gens et en leur donnant les moyens de repérer et de réfuter les arguments trompeurs, ces outils aident les gens à éviter d'être trompés. Objectif : renforcer la résilience face à la désinformation.
Des chercheurs de l’université de Cambridge, en collaboration avec BBC Media Action et Jugsaw (Google) ont créé un guide, basés sur les résultats de la recherche en psychologie comportementale, qui présente les principes fondamentaux du pré-débunkage. ainsi qu’un site internet et un quiz.
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