C'est vrai ça ? | La newsletter

Newsletter hebdomadaire regroupant les différents débunks réalisés par les équipes de C'est vrai ça ?

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Par C'est vrai ça ?
14 nov. · 7 mn à lire
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Avion ou vélo ? Choisir c'est renoncer.

Une semaine où (presque) tous les moyens de transport sont abordés. Des plateformes maritimes, des avions, des vélos... on sent une envie de vacances chez la communauté Linkedin. Pour nous, c'est plutôt une envie de vérité, d'esprit critique, de moins de mensonges et plus de... paix. Bonne lecture !

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Nos débunks favoris du 6 au 12 novembre 2023Nos débunks favoris du 6 au 12 novembre 2023

🤖 Ah l’IA, l’IA…

📢🌊 Une entreprise veut créer des plateformes en mer pour entraîner des hashtag#IA, sans respecter aucune loi : habitées par des mercenaires et des militaires, ces plateformes seraient des États-nations indépendants. Ce beau projet imaginé par l'entreprise Del Complex porte le nom de BlueSea Frontier Compute Cluster (hashtag#BSFCC)

Del Complex se vante d’être une « société de réalité alternative », spécialisée dans l’hashtag#IA, dont le but est de développer une IA générale qui pourrait être implantée dans le cerveau humain grâce à des prothèses neuronales. Pour parvenir à ce but, l’entreprise a non seulement besoin de beaucoup de puissance de calcul, mais surtout d’une législation la plus souple possible, ce qui n’est pas réellement la tendance actuelle (hashtag#AIAct, hashtag#G7, hashtag#executiveorder...)

Selon elle, les législations « ralentissent le rythme de l’innovation », et « interfèrent également avec le don cosmique de l’humanité » qu’est l’
hashtag#IA... Ce qu'elle propose en conséquence ? Déployer des plateformes maritimes dans le cadre du projet hashtag#BSFCC, équipées de nombreux ordinateurs et d’une énorme puissance de calcul, dans les eaux internationales : installées à cet endroit, les plateformes n’auraient pas besoin de respecter les différentes réglementations sur l’IA... De la sorte, elles ne seraient « pas gênées par les règles juridiques conventionnelles », et pourront « accéder à des documents autrement restreints, qu’il s’agisse de documents protégés par des droits d’auteur, de documents d’entreprise ou de documents confidentiels ».

L’entreprise précise, a toutes fins utiles, que ces plateformes États-nations, seraient habitées par « une population permanente de militaires venant de nations alliées, et de personnels de Xio Sky Security Solutions », une entreprise de mercenaires...

En guise de conclusion, toujours selon l'entreprise, « alors que le monde délibère sur l’avenir de la réglementation de l’IA,
Del Complex invite les visionnaires à embarquer pour un voyage vers la prochaine frontière de l’innovation de l’IA, avec le BlueSea Frontier Compute Cluster... ». Un scénario qui se rapproche étrangement de la P-Nation imaginé par la hashtag#RedTeam de Université PSL et du Ministère des Armées.

Source :
Aurore Gayte. Crédits : Craiyon🖍

Le débunk

🤔 "Difficile de juger si ce projet est "vrai" ou "faux".

🏭 Il s'agit d'une entreprise nouvellement créée, dépendante d'un financement américain en partie, et rien ne permet de dire s'ils ont les moyens de leurs prétentions (
https://www.delcomplex.com/about).

🚀 Ce qui est plus faisable est de considérer les différents aspects de leur projet, et de se rendre compte à quel point cela est de la science-fiction : Confusion sur l'IA, implants neuraux inexistants, confusion sur les lois internationales, problèmes d'alimentation en énergie, acquisition des processeurs par dizaine de milliers, etc.

🧠 Liens sur la connexion cerveau-machine :
https://www.wired.com/story/elon-musk-pcrm-neuralink-monkey-deaths/
https://tinyurl.com/ypkvep62

⚡ Energie nécessaire pour l'entraînement de l'IA :
https://tinyurl.com/y83sh5b4
https://tinyurl.com/23fursn6

🖥 Approvisionnement des GPUs :
https://tinyurl.com/4zf8xhsu
https://tinyurl.com/3eeexn2c

📱 La réalité des métaux et du numérique :
https://www.youtube.com/live/LXuE0mg6NBQ?si=AoE2AWWi-Wjz-8gT"


✈️ Pour faire ses courses pas cher, mieux vaut prendre l’avion !

Notre système économique se crashe, illustration.

Deux influenceurs britanniques, Josh et Archie ont eu une idée brillante : montrer l'absurdité d'un système qui correspond au mot d'Oscar Wilde dans Le portrait de Dorian Gray, "de nos jours, les gens connaissent le prix de tout, mais ils ne savent la valeur de rien". Et nos prix de façade cachent les valeurs environnementales, humaines, les valeurs fondamentales. Nous ne payons pas ce que nous devrions.

Voici leur expérience : après avoir acheté un ensemble de 135 produits figurant dans le panier moyen établi par le gouvernement anglais pour 188,77 euros, ils sont partis à Poznan, en Pologne où, pour la même liste de courses, le duo n'a dépensé que 111,05 euros. En ajoutant le prix des billets d'avion Ryanair (47 livres sterling, bagage en soute inclus au retour pour l'un des deux), mais également le coût du logement pour une nuit via Couchsurfing (8,55 livres sterling) ; ils ont payé moins cher. Ce, après avoir chacun cramé 0,4 tonne de CO2 pour un vol A/R. 20% de leur empreinte CO2 annuelle pour avoir les mêmes courses, mais moins cher.

Ce dumping économique se développe à grande ampleur pour d'autres pratiques : pour de la chirurgie dentaire en Europe de l'Est, pour de la chirurgie esthétique dans d'autres pays, pour du shopping aussi. A chaque fois, des voyages ultra courts où la variable pollution ne coûte, si ça n'est rien, du moins pas assez pour être dissuasive. Au moment du Covid, on a entendu beaucoup de sornettes sur "la mort de l'aérien", ce dernier repart de plus belle sans être une seconde plus "vert" qu'avant. La Lufhtansa a reconnu, benoîtement, que si elle faisait voler tous ses avions au 100% électrique (ce qu'elle ne sait pas faire du tout), il faudrait la moitié de la production électrique allemande. Voler moins n'est pas une option, mais une obligation vitale. Trouver des récits alternatifs au "week-end à Rome" est une nécessité, certes, mais trouver une fiscalité (en coupant les aides publiques à l'aérien et en renchérissant très fortement le prix du billet en fonction de la date de séjour : très cher quand l'A/R est sur 2 jours, beaucoup moins sur 3 semaines, pas du tout pour un an...) qui reconnaisse la justice environnementale ira beaucoup plus vite.

Le débunk

Josh et Archie ont bien ramené de la « contrabande » de bouffe de Pologne vers le RU car, oui, ils ont eu beaucoup de chance de ne pas s’être fait chopper par la douane à l’arrivé (Brexit oblige).
Ils le reconnaissent eux-mêmes dans leur vidéo.
https://www.youtube.com/watch?v=VGpr2Kr2ZvQ
https://www.gov.uk/bringing-food-into-great-britain

Mais au-delà de cette histoire, si on exclut le prix du voyage aller/retour vers Gatwick qui n’est pas précisé dans la vidéo, on trouve en effet des vols Ryanair aller simple (sans bagages) RU-Pologne aux alentours de 13 livres.
https://www.ryanair.com/flights/gb/en/flights-to-poland

Quant au coachsurfing, c'est gratuit. Il s'agit d'un réseau de solidarité qui offre un à voyageur la possibilité de dormir sur le sofa d'un autochtone gratuitement.
https://www.couchsurfing.com/

Le plus choquant ici, c’est l’utilisation de l’avion qui correspond à peu près à 1500 km entre les deux pays. 178 g de CO2 par km par passager, ça fait 530 kg de CO2 par passager pour l’aller-retour !
https://greenly.earth/fr-fr/blog/actualites-ecologie/empreinte-carbone-vol-en-avion


🧠 Einstein ne sait pas compter de toute façon

Un jour, Albert Einstein a écrit au tableau :

9x1 = 9. 9 x 2 = 18
9x3 = 27. 9x4 = 36
9x5 = 45. 9x6 = 54
9x7 = 63. 9x8 = 72
9x9 = 81 9x10 = 91

Le chaos a soudainement commencé dans la salle parce qu'Einstein avait commis une erreur : 9×10 = 91 et tous ses élèves se moquaient de lui.

A. Einstein attendit que tout le monde se taise et dit :

Malgré le fait que j'ai correctement analysé neuf problèmes, personne ne m'a félicité. Mais quand j’ai commis une erreur, tout le monde s’est mis à rire. Cela signifie que même si une personne réussit, la société remarquera sa moindre erreur....et ils vont adorer ça. Alors ne laissez pas les critiques détruire vos rêves. La seule personne qui ne fait jamais d'erreur est celle qui ne fait rien....

Le débunk

❌ Pourtant c'est bien une erreur que d'attribuer ceci à Einstein.

D'ailleurs, comme Albert Einstein nous le disait encore très récemment en message privé : "Ne croyez pas en tout ce que l'on m’attribue, à part - E pur si muove ! (Et pourtant elle tourne !) - je n'ai pas dit grand chose d'important sur Internet"...

Plus sérieusement, cette histoire n'a jamais été associée à Albert Einstein et on n'en trouve aucune trace dans les archives. En dehors du Net et de ses nombreux copiés-collés, aucune source digne de ce nom n’apparaît. Elle semble en fait s'être autocréée aux alentours de 2014. Très souvent copiée, malheureusement toujours égalée, elle apparaît et disparaît, tel un vaisseau fantôme d’opérette, faisant parfois escale dans une publication, comme c'est le cas ici.

Pour ne décevoir personne, voici enfin une vraie citation d'Albert Einstein, connue de tous : "La folie consiste à faire la même chose encore et encore et à attendre des résultats différents."

🤣 Ok, ce n'est pas de lui non plus, mais de Rita Mae Brown, désolé.


💦 L’arroseur arrosé

Contrairement à la culture du coton très gourmande en eau, la culture du lin se contente uniquement de l'eau de pluie. 💧

7000 L d'eau sont utilisés pour la production d'1kg de coton contre 0 L pour la production de lin !

Cette caractéristique fait du lin une matière à la fois responsable et durable dans le temps. 🌏

Cerise sur le gâteau ?

La France est le premier producteur de lin au monde. 75 % de la production mondiale est réalisée dans l’hexagone.

La plante pousse très majoritairement sur la côte, entre la France et les Pays-Bas, beaucoup en Normandie (60 % des surfaces cultivées en 2020) et dans les Hauts-de-France (35 %).

La culture fait vivre 8 200 producteurs dans tout le pays.

Maintenant, vous savez quoi faire 🤗


Le débunk… débunké

Notre premier débunk :

Sur les 7000L pour le coton vs. 0 pour lin : C’est faux. Le coton demande entre 7000 et 13000 L d’eau/hectare, et non par kg (https://lc.cx/BgqTc_), contre 1000 à 3000 L d’eau/hectare pour le lin (https://lc.cx/_PSUVc).

Sur la base d’une pluviométrie de 700 mm par an dans les Haut de France (7000 L/Ha) (
https://lc.cx/_9rlwy), on pourrait effectivement cultiver le lin sans arrosage. De la même manière, il tombe en Chine, 1ier producteur mondial de coton environ 500 à 1000 mm de pluie par an (https://lc.cx/-HEV7-) dans les régions orientales, les plus productrices de coton (https://lc.cx/g5MtWW). La pluie pourrait donc aussi apporter au coton 50 à 100% de ses besoins en eau. Le rendement des deux cultures est équivalent, de l’ordre de 2000 kg/ha (https://lc.cx/crFMH9; https://lc.cx/C3NnzC ), soit de l’ordre de 3.5 L d’eau par kilo de coton, et 0.7 pour le lin.

Le lin nécessite donc bien moins d’eau que le coton, aussi bien à l'ha, que ramené au kg, mais la comparaison “besoin d’eau après la pluie” vs. “besoin d’eau absolu” est intellectuellement malhonnête. Ce qu’il faut retenir pour être rationnel, c’est que le coton a besoin de 2 à 10 X plus d’eau que le lin.

Grâce à la réactivité d’un membre de notre communauté “Un hectare égale 10000 m2. 700 mm sur un hectare représente 7000 m3 et non pas litres... Il y a un facteur 1000 qui traîne quelque part...”
Nous avons reconnu notre erreur et corrigé :

On reconnait notre erreur : on a confondu litres par hectares et mètres cubes effectivement (le responsable a été forcé à boire un mètre cube).

Ce qui multiplie tous nos chiffres par 1000 (par chance, toutes nos sources étaient en mm d'eau, et non en L/ha) : il reste vrai que le coton nécessite 2 à 10 fois plus d’eau que le lin, que l’on pourrait irriguer tout le lin avec les précipitations et potentiellement tout le coton également, mais il reste vrai aussi que la comparaison “besoin d’eau après la pluie” vs. “besoin d’eau absolu” est intellectuellement malhonnête.


Il est vrai aussi alors que l’ordre de grandeur de 7000 L/kg de coton proposé par l’auteur est pas "déconnant", mais il est seulement 2 à 10 fois moindre pour le lin, et la quantité d’eau à la culture de ce dernier pas du tout égale à 0 litre comme affirmé !


🚴‍♀️ Vive les vélos sans batterie !

🚴‍♂️PI-POP : Le vélo électrique révolutionnaire sans batterie !
C'est la nouvelle pépite française qui révolutionne le monde des vélos électriques car il est sans batterie et donc sans lithium !

🔋 Le secret ? Le supercondensateur
le PI-POP n'a pas besoin de recharge. Comment est-ce possible ? Grâce à un supercondensateur innovant qui stocke l'énergie produite par le pédalage, la descente, ou même le freinage.

📈 L’ascension des vélos électriques
Depuis 2006, les ventes ont explosé, passant de 6 000 à plus de 700 000 en 2022, rien qu’en France. Mais, malgré leur popularité, ils ne sont pas sans impact environnemental… notamment à cause des batteries qui nécessitent l’extraction des métaux lourds, et en particulier le lithium, qui est difficile à recycler.

🌍 Et c’est là toute l‘innovation de ce vélo.
Le PI-POP n'émet que le CO2 de sa fabrication. Pas de batterie et donc pas de lithium, dont les ressources sont limitées. A la place : aluminium, carbone, ou encore du polymère, des matériaux recyclables.

♻️Sa durée de vie ? 10 à 15 ans, contre une moyenne de 8 ans pour les batteries traditionnelles.

Bravo
Adrien Lelièvre, Eric Rouvière et Eric Pailloux

Le débunk

C’est vrai que c’est une bonne idée.

Est-elle révolutionnaire ? On n’ira peut-être pas jusque-là…

D’abord parce que le principe du supercondensateur date de 1950. Il n’a donc rien de nouveau.
https://en.wikipedia.org/wiki/Supercapacitor

Ensuite, il suffit de se rendre sur le - très transparent - site du fabricant (
https://pi-pop.fr/index.php/faq/) pour se rendre compte que :
•   L’assistance ne fonctionne que pour un dénivelé de 50 m quand la batterie est pleine (soit une pente à 10 % sur 500 m).
•   La puissance embarquée est relativement faible ce qui fait que ce vélo ne convient pas aux zones trop escarpées.
•   La plupart des pièces, notamment le cadre, sont importées d’Asie (l’électronique provient en revanche de France).
•   En cas de problème sur la partie "assistance électrique", la réparation se fait sur le site de l’usine, à Olivet dans le Loiret. Une réparation peut impliquer un retour du vélo complet ou l’envoi d’une partie de celui-ci.

Enfin, on peut se demander si le poids du vélo (21 kg) n’impose pas un effort démesuré dans les côtes quand la charge n’est pas suffisante.

Si vous êtes bricoleur, sachez que vous pouvez fabriquer ce vélo vous-même.
https://www.youtube.com/watch?v=V_f8Q2_Q_J0

 


Odyssée Numérique : un “serious game” sur la compétence numérique, à destination des étudiants (mais pas que…)

Cette semaine l’équipe CVC vous recommande cette excellente initiative de l’Université du Québec : Odysée Numérique, un serious game, conçu pour enrichir les compétences numériques des étudiants.
Le jeu est gratuit et accessible à tous (en termes d’équipement nécessaire, seuls les PC sont compatibles pour le moment).

Pourquoi y jouer ?

Odyssée Numérique plonge les joueurs dans des défis stimulants où ils doivent juger la crédibilité de l'information et partager leurs connaissances dans divers contextes numériques. Ce jeu éducatif couvre un éventail de compétences essentielles, de la pensée critique à l'innovation, en passant par la résolution de problèmes et les compétences technologiques. Disponible sur Steam (inscription requise), ce jeu propose également un guide pédagogique pour optimiser l'expérience d'apprentissage.

Une expérience immersive !

Les joueurs se lancent dans des missions diverses au sein d'environnements changeants, où ils explorent les propriétés de plantes et de roches. Les objectifs sont doubles : acquérir des connaissances scientifiques utiles à la régénération des écosystèmes terrestres et affiner les compétences numériques. Un parfait équilibre entre apprentissage et divertissement.


Les journées chez CVC c'est des mèmes et des mèmes (c'est notre machine à café à nous 😌). Chaque semaine nous en sélectionnons un qui illustre bien l'ambiance du moment ! Les journées chez CVC c'est des mèmes et des mèmes (c'est notre machine à café à nous 😌). Chaque semaine nous en sélectionnons un qui illustre bien l'ambiance du moment !